ut pictura musica… Continuo… di Ferruccio Nuzzo – IX – Vivaldi flauto solo – XII.XI.XIII

Ferruccio_Rembrandt-31
Denis Grenier
Ecrit par Denis Grenier
Arcana, A366, 2013

Arcana, A366, 2013

 

Antonio Vivaldi

Sonate à flauto solo

Lorenzo Cavasanti: flauti dritti,

Sergio Ciomei: clavicembalo & organo,

Caroline Boersma: violoncello

Arcana A 366 (64’28”)

 

Il est certain que dans la Venise du XVIIIe siècle la flute à bec était un instrument très fréquenté. Les compositeurs comme Benedetto Marcello et Francesco Maria Veracini publiaient des recueils pour cet instrument, utilisé pour l’éducation musicale des rejetons des familles patriciennes, les Querini (Stampalia), les Contarini (del Bovolo), et les Grimani, et pour leur innocente distraction.

On sait aussi que Vivaldi a écrit pour tous les instruments  – connus et moins connus – qui circulaient entre les mains et dans la bouche de musiciens, professionnels et dilettanti, de son époque, du violon – son préféré parce que c’était l’instrument qu’il jouait – et le violoncelle, au chalumeau – ancêtre de la clarinette, la mandoline et la tromba marina – qui n’avait rien à voir avec la trompette – mais était une espèce de contrebasse avec une seule corde et des cordes de résonance à l’intérieur du corps de l’instrument.

Même si la seule Sonata qui a été explicitement dédiée à la flute à bec est la minuscule RV 52, écrite à l’intention d’un très jeune élève de la riche famille vénitienne Querini Stampalia, et proportionnée aux  modestes moyens techniques de son destinataire, on peut, donc, légitimement penser qui beaucoup d’autres Sonates, sans attribution explicite, étaient destinées à cet instrument, lequel, par ailleurs, n’était sûrement joué par de virtuoses spécialisés, mais par tout violoniste, hautboïste, flutiste (traversiste), bassoniste professionnel qui voulait, de cette façon, s’assurer plus de possibilités de travail, donc de gages.

Lorenzo Cavasanti – présent comme soliste dans plusieurs ensembles baroques – joue plusieurs sortes de flutes, droites et traversières – huit types différents dans ce disque, y inclus les moins connus flauto di quarta et flauto di voce au timbre séduisant – dans des interprétations savantes et désinvoltes, accompagné par Sergio Ciomei au clavecin et à l’orgue et par Caroline Boersma au violoncelle.

http://www.qobuz.com/album/lorenzo-cavasanti-sergio-ciomei-caroline-boersma-vivaldi-sonate-a-flauto-solo/3760195733660

  

Alla prossima…

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Critique musical aux côtés de Giorgio Vigolo (Il Mondo) et de Piero Dallamano (Paese Sera) dès le début des années ‘60, interprète du rôle de l’apôtre dans L’Évangile selon saint Matthieu de Pier Paolo Pasolini (1964), Ferruccio Nuzzo a également été responsable avec William Weaver des programmes culturels de la Rai à destination des USA. Proche du pianiste Arturo Benedetti-Michelangeli, de la Callas et autres artistes, fréquentés à la Scala de Milan et ailleurs, il a participé à l’évolution culturelle de l’Italie en compagnie d’Elsa Morante, d’Alberto Moravia et de plusieurs autres intellectuels de la Péninsule.

Artisan avec des collègues de la création de Discoteca, premier mensuel de son pays dédié au microsillon, il a, plus récemment, été l’un des producteurs de l’émission Appasionata de la RCF (Radios Chrétiennes Francophones) consacrée aux nouveautés discographiques de musique classique.

Pour le site Internet Grey Panthers, http://www.grey-panthers.it/category/ideas/pensieri/musica/, il tient aujourd’hui la chronique hebdomadaire de récension discographique La Mia Musica, Suggerimenti d’ascolto.

Ancien photographe officiel du primat des Gaules, Ferruccio Nuzzo est surtout photographe de société ; on peut voir une partie de son œuvre sur le site http://www.flickr.com/photos/sorferru/.

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