Enfin les Spotnicks sont passés à Paris !

Docteur Vinylo
Ecrit par Docteur Vinylo

Enfin les Spotnicks sont passés à Paris !

Avec Pépette et Zouzou, qui en sont folles, on est allés les écouter et surtout les voir : quelle allure ! Je dois reconnaître que ces jeunes gens alertes m’ont fait bonne impression. Leur musique m’a paru très neuve. Avec leur allure de spationautes et leur originalité instrumentale, il me semble que l’on se souviendra longtemps de ce groupe de Suédois créé en 1961 : il passe sur toutes les radios, fait l’objet d’articles dans tous les magazines, déplace les foules et a déjà vendu plus de 15 millions d’albums. Voilà la modernité !

[audio:http://www.qobuz.com/son/classica/divers/spot 1 – She she little Sheila.mp3]

[audio:http://www.qobuz.com/son/classica/divers/spot 2 – Orange blossom special.mp3]

[audio:http://www.qobuz.com/son/classica/divers/spot 3 – Hava nagila.mp3]

[audio:http://www.qobuz.com/son/classica/divers/spot 4 – Take Five.mp3]

[audio:http://www.qobuz.com/son/classica/divers/spot 5 – johnny guitar.mp3]

[audio:http://www.qobuz.com/son/classica/divers/spot 6 – Amapola.mp3] ________________________________________

Post scriptum du Dr Lechat
Le brave docteur passait tout à ses petites-filles et par faiblesse finissait pratiquement sourd. En effet, si l’on veut bien oublier She She Little Sheila, leur fameux succès Orange Blossom Special est une escroquerie musicale due à l’accélération de la bande d’enregistrement, Hava Naguila avec violons kasatchock est juste défiguré, et Take Five piteux comparé à la version de Dave Brubeck (et Paul Desmond). Par ailleurs il faut n’avoir jamais vu le film de Nicholas Ray pour supporter le massacre de Johnny Guitar et jamais entendu Xavier Cugat pour écouter leur Amapola jusqu’au bout. Comme lors de leur tournée en Espagne on s’est gentiment moqué de leur accoutrement (rappelons que les costumes spatiaux comprennent aussi des gants ou des moufles et que l’on se demande s’ils n’en portaient pas pour enregistrer)…

… ils ont fini par laisser tomber le déguisement. Après avoir opté pour un costume simplifié…

… au Japon, les Spotnicks se produisirent en costume et nœud papillon, comme de braves garçons qu’ils étaient.


Pourtant le docteur Vinylo a raison : ils connurent un très grand succès et incarnèrent la modernité. On édita même un vinyle où tout guitariste amateur (à l’époque il y en avait beaucoup…) pouvait prendre la place du soliste, Bo Winberg, après avoir admiré la version des Spotnicks. La création musicale n’y est pas vraiment originale et le remplacement ne paraît pas hors d’atteinte, surtout pour dire « comme ci » et « comme ça » pendant les silences prévus à cet effet….


[audio:http://www.qobuz.com/son/classica/divers/spot 9 – Comme Ci Comme Ca.mp3] [audio:http://www.qobuz.com/son/classica/divers/spot 9 – Playback Of.mp3] La vie est impitoyable : lors des rééditions de leur succès, nos amis cosmiques sont remplacés par une figure jugée désormais plus commerciale.
La roue tourne.

Ils furent la modernité, ils n’étaient pas modernes. Ne produisant qu’une escroquerie musicale et quelques banalités du temps, ils furent adulés et connurent jusqu’au triomphe. Leur aventure pose une question : en littérature, en musique, en philosophie, en cinéma, en bande dessinée, qui sont les Spotnicks d’aujourd’hui ?

A propos de l'auteur

Docteur Vinylo

Docteur Vinylo

Le docteur Ernest Vinylo tient son blog sur Qobuz. Il naquit peu après la Première Guerre Mondiale d’un père fabricant de 78 tours et d’une mère arthritique.

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