L’humeur de janvier : Menaces ?

Alain Duault
Ecrit par Alain Duault

Un bruit, plus qu’un bruit, une rumeur, plus qu’une rumeur, une information qui commence, par bribes, à se confirmer ne laisse pas d’inquiéter : le Ministère de la Culture envisagerait de supprimer sa subvention annuelle à plusieurs Opéras de région ! Ceux d’Avignon, Metz et Tours seraient les premiers touchés. Pour les uns, l’opération se ferait en deux temps (diminution de 50% la première année, totale la seconde année), pour les autres, le couperet tomberait dès le budget 2008. Cela reviendrait tout simplement à les acculer à la fermeture, les collectivités locales ne pouvant pallier cette lourde défection.

Alors pourquoi une telle entreprise de déstabilisation ? Pourquoi vouloir défaire ce que Marcel Landowski, sous le ministère d’André Malraux, a patiemment mis en place, tissant un réseau d’opéras et d’orchestre régionaux qui constituent la richesse décentralisée de la vie musicale française ? J’avoue ne pas comprendre ! Est-ce à dire que ces Opéras ne remplissent pas leur mission ? Mais alors, pourquoi sont-ils pleins à chaque représentation, remplissant ainsi auprès de la population locale ce rôle d’ensemencement culturel qui leur a été assigné ? Faut-il voir dans cette décision un désaveu de la décentralisation et les prémices d’un jacobinisme culturel assis sur un formatage étatisé ? Ou bien est-ce une façon de répondre à une faiblesse globale du financement de l’Etat en choisissant l’amputation de certains de ses membres plutôt qu’un diagnostic de l’ensemble du corps ? Comme il semble qu’aucune concertation ni même information préalable n’ait été mise en oeuvre, on ne peut que constater un fait accompli qui s’apparente à un mauvais coup. Faut-il donc que les personnels des opéras à leur tour descendent dans la rue, brûlent décors et costumes aux carrefours pour se faire entendre ? On attendait mieux d’un pouvoir qui prétend aller de l’avant et répondre sans langue de bois aux préoccupations de la population. Le Ministère de la Culture doit à présent s’expliquer : soit démentir l’information, soit, si elle se confirmait, la justifier – c’est-à-dire démontrer en quoi cette volonté de détruire est un progrès. Puis compléter en annonçant enfin une politique pour la musique en France. Ou bien dire à qui le tour dans la prochaine charrette !… De telles menaces sont si graves qu’on serait ravi d’avoir eu tort !

Un bruit, plus qu’un bruit, une rumeur, plus qu’une rumeur, une information qui commence, par bribes, à se confirmer ne laisse pas d’inquiéter : le Ministère de la Culture envisagerait de supprimer sa subvention annuelle à plusieurs Opéras de région ! Ceux d’Avignon, Metz et Tours seraient les premiers touchés. Pour les uns, l’opération se ferait en deux temps (diminution de 50% la première année, totale la seconde année), pour les autres, le couperet tomberait dès le budget 2008. Cela reviendrait tout simplement à les acculer à la fermeture, les collectivités locales ne pouvant pallier cette lourde défection. Alors pourquoi une telle entreprise de déstabilisation ? Pourquoi vouloir défaire ce que Marcel Landowski, sous le ministère d’André Malraux, a patiemment mis en place, tissant un réseau d’opéras et d’orchestre régionaux qui constituent la richesse décentralisée de la vie musicale française ? J’avoue ne pas comprendre ! Est-ce à dire que ces Opéras ne remplissent pas leur mission ? Mais alors, pourquoi sont-ils pleins à chaque représentation, remplissant ainsi auprès de la population locale ce rôle d’ensemencement culturel qui leur a été assigné ? Faut-il voir dans cette décision un désaveu de la décentralisation et les prémices d’un jacobinisme culturel assis sur un formatage étatisé ? Ou bien est-ce une façon de répondre à une faiblesse globale du financement de l’Etat en choisissant l’amputation de certains de ses membres plutôt qu’un diagnostic de l’ensemble du corps ? Comme il semble qu’aucune concertation ni même information préalable n’ait été mise en ½uvre, on ne peut que constater un fait accompli qui s’apparente à un mauvais coup. Faut-il donc que les personnels des opéras à leur tour descendent dans la rue, brûlent décors et costumes aux carrefours pour se faire entendre ? On attendait mieux d’un pouvoir qui prétend aller de l’avant et répondre sans langue de bois aux préoccupations de la population. Le Ministère de la Culture doit à présent s’expliquer : soit démentir l’information, soit, si elle se confirmait, la justifier – c’est-à-dire démontrer en quoi cette volonté de détruire est un progrès. Puis compléter en annonçant enfin une politique pour la musique en France. Ou bien dire à qui le tour dans la prochaine charrette !… De telles menaces sont si graves qu’on serait ravi d’avoir eu tort !

1 commentaire

  • « Faut-il voir dans cette décision les prémices d’un jacobinisme culturel assis sur un formatage étatisé ? »

    Il faut une dose d’aveuglement assez importante pour qualifier d’étatiste une mesure libérale. On rappellera que l’étatisme est l’exact opposé du libéralisme.

    Le monde français de la culture est habitué à biberonner les subventions depuis des décennies. Le sevrage sera douloureux. Il est nécessaire.

    Rien ne justifie que des hordes de prétendus artistes vivent aux crochets de l’Etat, au nom d’une prétendue préservation de la culture.

    Certes, la musique classique aurait plus de justifications que les autres à être subventionnée, mais le recours à la drogue des subventions a pris de telles proportions que tout le monde doit s’obliger à revenir aux réalités.

    Rien n’empêche que les amateurs d’opéra payent leurs places plus cher. Rien n’empêche d’avoir recours au mécénat privé. Et si personne ne veut payer pour écouter de l’Opéra, ni les particuliers, ni les entreprises, eh bien c’est que beaucoup moins de gens aiment l’opéra que les professionnels de la profession ne se l’imaginent. C’est regrettable mais c’est ainsi.

    Quand la France fera faillite parce que ses créanciers refuseront de continuer à lui prêter de quoi nourrir ses subventions et sa dette, que les comptes bancaires des particuliers seront bloqués, que l’inflation sera de 100%, que la misère explosera, les cultureux professionnels qui invoquent Malraux à tout bout de champ pour préserver leurs privilèges auront de sérieux comptes à rendre.