Demain mardi, Kyle Eastwood sort son nouvel album The View From Here.
Il sera en concert au Trianon à Paris le 23 avril.
A la longue, c’est peut-être difficile pour lui, mais comment ne pas penser à son père Clint quand on rencontre Kyle ? Naturellement, je ne lui en ai pas parlé, connaissant déjà un pianiste qui était à deux doigts d’arrêter de jouer du piano à cause de la notoriété encombrante de son père funambule, dont la carrière d’ailleurs ne tenait qu’à un fil. Comme il n’est pas facile pour un fils de diva de trouver sa voie par exemple. Accepterait-on qu’il se lance dans la plomberie sous prétexte que, de nos jours, c’est un domaine plein de débouchés ? Ou alors qu’il devienne liseuse de bonne aventure car la cartomancie est plein d’avenir ? Non, il risque d’avoir sa route toute tracée telle un chauffeur de bus, lui évitant de tomber dans le pétrin comme n’importe quel boulanger. Mon propre fils Romain voulait être à un moment arboriculteur. J’étais content, j’aime les pommes. A l’instar du fabricant de parapluie, il n’a eut que des pépins. Cela lui a même provoqué des flatulences, à croire que je travaillais à Gaz de France. J’ai fini par lui dire : « Ecoute Romain, ça suffit, tu es comme le maçon au pied du mur, comme le barbier sur le fil du rasoir, prend une décision, et la bonne. » Il m’a regardé fixement, tel un tueur dont j’étais devenu la ligne de mire, puis sans sortir de ses gonds, il a pris la porte. Mais je crois qu’il m’a bien écouté, enregistré même, car il a repris son métier d’ingénieur du son.