François Rauber

François Rauber

La nouvelle intégrale de Jacques Brel tombe vraiment à pic, comme si elle voulait marquer les dix ans de la disparition de ce cher François Rauber.  Pour qui ne le saurait pas, François était l’arrangeur, l’orchestrateur de Brel. Mais rassurez-vous, quand j’étais enfant, je ne le savais pas non plus, et  je savais encore moins, contrairement à mon frère, qu’à l’époque en fait, j’étais cerné par la musique de François. Les Rondes et Chansons de France, c’était lui, Bastien et Bastienne de Mozart, encore lui, Anne Silvestre, Barbara, Brel, toujours lui. Et c’est tout naturellement que, des années plus tard, quand j’ai commencé à photographier des musiciens, ce frère qui était aussi mon assistant, m’a dit : « JB, il faut rencontrer François Rauber ».  Après une enquête rudement bien menée, j’ai trouvé son numéro de téléphone dans l’annuaire. Etonné de l’intérêt que nous lui portions, il nous a reçus chez lui, à Paris, avec sa légendaire gentillesse, puis à la campagne, où ce dimanche passé ensemble restera, pour mon frère comme pour moi, un de nos plus beaux souvenirs, comme, vous savez, ces moments de grâce suspendu au dessus du temps qui passe. En rencontrant François, nous avons reconnu ce qui nous avaient bercé durant notre jeunesse : son humour, sa délicatesse, sa tendresse.