Marc Thonon du label Atmosphériques

Marc Thonon

Une fois n’est pas coutume, nous laisserons au label la parole, car en homepage de son site, il a la langue élégante et bien pendue, et que l’on ne saurait mieux dire…

“L’acte de naissance d’Atmosphériques est daté très exactement le 1er avril 1996. Dès le début, la ligne de conduite du label tient en quelques mots : « artistes et nouvelles musiques ». Un credo qui peut paraître tout simple mais que revendique haut et fort Marc Thonon, et qui constitue d’ailleurs la base de tous les grands labels fondés dans la seconde moitié du vingtième siècle, depuis que la musique est devenue peu à peu une industrie tout en restant un Art, et qu’en Europe et aux Etats-Unis des maisons de disques intelligentes ont largement participé à la découverte et au développement de nouveaux talents.”

“Chaque mot ici est important. « Artistes » parce qu’il est vital de respecter une personnalité et une intégrité qui sont chaque fois différentes. « Développement » parce qu’il est logique de travailler à la construction d’une carrière. Quant au terme « nouvelles musiques », il rime avec les courants d’aujourd’hui et s’écrit forcément au pluriel puisque cet art est multiple par essence et qu’il peut donc se conjuguer avec le rock, la chanson, la pop et le hip-hop, sans préjugé ni à priori.”

“A l’heure où parler de « maison d’artistes » plutôt que de « maison de disques » est à la mode dans le paysage français des musiques actuelles, et où il est de bon ton de se revendiquer esthète plutôt que businessman, Marc Thonon et son label Atmosphériques font figures de précurseurs. De Louis Chedid aux Wriggles, de Tarmac à Wallen, des Wampas à Tahiti 80, de Martin Rappeneau à Ghinzu, voilà des groupes et des chanteurs qui sont « engagés » puisque leur obsession première est la qualité de leur art, qu’il s’agisse de son versant musical, de son pendant littéraire, voire des deux à la fois.”

“Le cahier des charges d’Atmosphériques est clair et exigeant en même temps : respecter ses artistes, soutenir ses auteurs, façonner pour chacun d’eux un disque qui soit un produit noble au même titre qu’une bouteille réussie pour un viticulteur… Dans cette optique, toute l’équipe partage le même enthousiasme et il faut dire que rarement un label a aussi bien porté son nom. Atmosphériques… : au-delà de ce bel adjectif qui évoque les turbulences de la météo, la poésie, la physique moléculaire, l’écologie, la musique ambiante de Brian Eno et la grande gueule d’Arletty, on pourrait s’amuser à chercher quel groupe y représente la stratosphère, quel autre l’éther, ou quel chanteur les vapeurs terrestres… Ou encore désigner un courant musical qui en serait la couche gazeuse, un autre l’air et un troisième le ciel…”

“Mais qu’importe finalement. Presque dix ans après la création du label, tous ces musiciens et chanteurs, individuellement et collectivement, les anciens comme les nouveaux, sont la preuve que le credo des débuts, « artistes et nouvelles musiques », est plus que jamais d’actualité. Tous participent à la vie de cette maison de disques pointue et grand public à la fois, ils sont les « agents atmosphériques » d’une identité multiple qui est tellement attachante.”

Toutes les productions d’Atmosphériques sont disponibles en téléchargement en qualité CD sur Qobuz, et notamment le formidable album de Charlie Winston…

Le site d’Atmosphériques

Photo : Jean-Baptiste Millot
Texte : Hannah Krooz

Laisser un commentaire