Arlette Albohair, Disques André Charlin

Arlette Albohair

Arlette Albohair est une héritière. Oh, n’allez pas croire qu’elle a hérité d’une fortune, non, elle a hérité de mieux que cela encore : d’un trésor, et dépositaire, elle a fait de ce trésor une mission.

Arlette Albohair fut, avec son mari Michel, l’une des figures les plus marquantes parmi les disquaires indépendants, au temps où il en existait encore. Arlette et Michel tenaient échoppe à Saint-Mandé. Un magasin formidable, non seulement parce qu’il était l’un des meilleurs de la région parisienne comparé à ses confrères, mais aussi parce que ce disquaire-là était unique. Les Albohair importaient et distribuaient dans les années 80 tous ces nouveaux labels classiques qui, par la suite, allaient bénéficier de l’essor du CD pour devenir célèbres : Chandos, Hyperion, Nimbus, et tant d’autres !
Et puis, Arlette et son mari Michel étaient aussi passionnés de prise de son. Ils avaient la charge à cette époque de la diffusion de la marque de disques créée par André Charlin, le fameux ingénieur du son. Charlin collabora au cours de sa carrière professionnelle entre autres labels avec EMI, Erato, Les Discophiles Français, Ducretet Thomson, etc. , des étiquettes sous lesquelles il produisit des disques célèbres. Et il décida de reprendre certains de ses travaux anciens, ou d’enregistrer de nouvelles productions, sous son propre label, Disques André Charlin.

La légende raconte que si André Charlin a inventé un jour un système d’enregistrement révolutionnaire, ce fut avant tout pour améliorer encore et toujours les performances de la célèbre chaîne hi-fi stéréo qu’il fabriquait et vendait. C’est ainsi qu’il créa la “tête artificielle”, réplique d’une tête humaine avec deux micros en guise d’oreilles… la stéréo sans mixage ! Avec ce système, tout devient très simple… dès lors que l’enregistrement est réalisé dans une “vraie” acoustique, et que le point idéal où placer la tête artificielle est trouvé – ce qui peut prendre, même aux meilleurs, quelques heures.

La direction artistique du label Charlin était assurée par l’étonnant Carl de Nys, un abbé-musicologue-critique, qui jadis participa à la Tribune des Critiques de disques d’Armand Panigel, et par ailleurs grand spécialiste de Mozart. Quand André Charlin fit de mauvaises affaires, de nombreux originaux de sa collection de disques furent perdus ou détruits par incurie, et le label ne sera, hélas, probablement jamais totalement reconstitué.
Et lorsque la veuve d’André Charlin souhaita avant sa disparition assurer au travail de son homme une pérennité, elle en confia à Arlette Albohair les intérêts et la mémoire, et ce qui restait du désastre : quelques masters, et toutes les archives.

Depuis lors, Arlette Albohair, vieille dame délicieuse et d’une énergie prodigieuse, se bat de son mieux pour faire vivre le travail et la mémoire d’André Charlin. Les disques Charlin seront même très bientôt disponibles en téléchargement ! Mais alors, attention, pas n’importe comment ! Vous pourrez les retrouver bientôt sur Qobuz, au format non compressé, et avec un appareil documentaire aussi précis que possible. Arlette Albohair veille au grain, et au grain du son des merveilleux enregistrements de André Charlin !

Plus d’informations :
Les albums du label Charlin à télécharger en qualité CD sur Qobuz.

Sur l’Abbé Carl de Nys : http://www.svalander.se/charlin/CDNbioeng.htm

Photo : Arlette Albohair devant une photo d’André Charlin par Jean-Baptiste Millot
Texte : Hannah Krooz

Sur André Charlin : http://www.svalander.se/charlin/ACbioeng.htm

Le site des disques Charlin

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