Hervé Corre de Valmalète est un enfant de la balle. Aujourd’hui à la tête du plus ancien bureau de concerts français en activité, dont il poursuit l’activité et dont il a ouvert une antenne à Londres, il est le fils de Marie-Anne de Valmalète, qui fut elle-même l’une des personnalités majeures parmi les agents français de ces quarante dernières années.
C’est en 1999 que Hervé décide de fonder un label, Transart Live. “Live” – notez bien. Parce que, enfant de la musique vivante, lui qui a connu et fréquenté par son environnement familial les plus prestigieux, les plus extraordinaires interprètes, tous ceux que le Bureau De Valmalète représentait, il lui semblait que de plus en plus l’enregistrement se détachait de l’émotion du concert.
Dans la préface à son catalogue, il s’élève conre “l’aseptisation croissante de l’enregistrement”. Il y écrit : “Le mélomane amateur de concert et de musique “live” le sait bien : c’est au concert que l’artiste donne le meilleur de lui-même, et que son interprétation gagne au dialogue et à la communication avec le public. Et il décrit “la frustration de certains artistes devant la froideur du studio, et l’absence de communion avec l’auditeur. Les montages excessifs cherchent à atteindre une forme de perfection pouvant desservir la richesse de l’interprétation.”
On aurait pu imaginer qu’à sa position, partenaire français de tant d’artistes internationaux célébrés, Hervé Corre aurait fondé un label avec des stars établies – il n’en est rien. Il mise constamment sur de jeunes artistes qui ne sont pas “dans le cercle”, et qu’il soutient avec une fidélité et un engagement remarquables, tant au disque qu’au concert. Il a inventé, dans le classique, ce fameux 360° devenu très à la mode dans la variété et qui consiste à tenir tous les bouts de la carrière d’un artiste afin de gérer l’ensemble. Les revenus peu fabuleux du disque classique ne motivent certainement pas Hervé Corre – mais son devoir et sa conviction oui.
Georges Pludermacher, David Grimal, la guitariste Filomena Moretti, Laure Favre-Kahn, Matt Haimowitz, Wilhelmenia Fernandez, le compositeur Eric Tanguy, Bruno Fontaine, Bruno-Leoardo Gelber, Marcella Roggeri, Nahum Starkmann figurent donc au catalogue de Transart “Live”, qui se définit aussi comme un “label bio” ! Avec dix ans d’avance, Hervé Corre avait donc prévu la vague actuelle du développement durable – un principe qu’en agent avisé, il sait indispensable à une carrière bien menée !
Les disques Transart Live sont disponibles en téléchargement sur Qobuz.
Photo : Jean-Baptiste Millot
Texte : Hannah Krooz
PS – A visiter, le très joli site-souvenir des Concerts de Valmalète, avec son abondante iconographie consacrée aux artistes que le Bureau a représenté…