Didier Martin, Naïve Classique

Didier Martin

Dès la création de Naïve, il y a maintenant un peu plus de dix ans, le répertoire classique a revêtu une importance particulière pour la maison qui, quelques mois après sa création, avait acquis le catalogue Auvidis, et ses labels, Astrée, Valois, et plus tard encore, le label Opus 111.

Certains pourront discutailler à l’infini sur la création ou la destruction de valeur opérée par Naïve sur ses acquisitions ; mais à bien y réfléchir, la première et la plus grande réussite de Naïve, et pas seulement en classique, aura été de créer une marque, créer un style unique en un temps record, un syle qui se décline avec une évidence étonnante dans différents genres musicaux. Et faire vivre et évoluer cette marque, ce style, avec grand succès dans des temps peu faciles.

Côté classique on est redevable de cela, à l’évidence, à Didier Martin, le Directeur de Naïve Classique, qui a pris les commandes au départ de son prédécesseur Hervé Boissière et a su insuffler à la production de la maison une sorte de solidité, un discours d’une précision et d’un sérieux qui sont internationalement reconnus désormais.
Voilà une belle réussite que d’affirmer une identité singulière quand tout fout le camp, sans compromis quand la tentation du crossover n’est plus même une solution.

Faut-il en citer les illustrations ? … Vous les connaissez ! Cette Edition Vivaldi, que rien ne saurait empêcher d’avancer, et qui aligne des stars et des inconnus avec beaucoup de perspicacité. Les disques de Laurence Equilbey et le succès de ses Transcriptions. Une politique soutenue en faveur de la musique contemporaine. Le développement discographique d’instrumentistes tels que François-Frédéric Guy, Sergeï Katchaturian, l’enfant terrible, hors-normes, Fazil Say – ou Anne Gastinel (qui était déjà là du temps d’Auvidis, belle fidélité !) – pour ne citer qu’eux.

Et aujourd’hui, dans le paysage discographique français, force est de constater que Naïve Classique a acquis l’estime autant des mélomanes que des professionnels, en suivant et illustrant la ligne du père-fondateur de la maison, Patrick Zelnik, qui est de bâtir une « maison d’artistes », une jolie et intelligente façon d’éviter de dire : « maison de disques ». Voilà comment et pourquoi Naïve a réussi en somme à moderniser avec délicatesse la manière de faire et de vendre des disques classiques.

Comble de bonheur: tout Naïve Classique est disponible en téléchargement sur Qobuz. (Très grande majorité d’albums en qualité CD.)

Photo : Jean-Baptiste Millot
Texte : Hannah Krooz

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