C’est un peu le village gaulois… Quoiqu’en l’espèce, le sobriquet de Fort Alamo soit sans doute plus approprié… Discret, investi, modeste et surtout juste passionné, Michel Pampelune n’est pourtant guère le John Wayne local, goldo maïs au bec, dans toute cette histoire… Grâce à lui, les aficionados de country et de folk lui seront toujours gré d’avoir aidé à extraire le genre des insupportables casseroles qu’il traîne chez les novices.
En créant le label Fargo fin 1999, il rappelait aux esprits étroits que les musiques en question n’étaient pas synonymes de rednecks néo-nazis, de beaufs à mulet, de saloons en Placoplatre, de cow-boys Playmobil, de feux de camp en plastique, de jeans neige à pinces et de santiags en skaï… Le nom de l’écurie et sa référence aux Frères Coen rassuraient sur les intentions de Pampelune de se lancer dans une aventure célébrant la country alternative, le roots rock déglingué et le folk crépusculaire. Pari risqué chez nous où ces genres restent encore attachés pour beaucoup aux momies Dick Rivers et autres Hugues Auffray…
Dans l’écurie plurielle de Michel Pampelune, les canassons ont même des robes bien différentes. Et en une décennie, les montures se sont appelées Andrew Bird, Alela Diane, Chris Whitley, Neal Casal, Great Lake Swimmers, Richard Buckner, Dawn Landes, Jesse Sykes, Shearwater, Clare & The Reasons et même Emily Loizeau. Au final, cette étiquette « americana » s’est toujours éclipsée face au songwriting pur. Lorsqu’on avance sous pavillon Fargo, c’est que l’on maîtrise en général plutôt bien le stylo plume, les refrains magiques et les harmonies vocales célestes. Car comme il le dit lui-même « la ligne éditoriale du label se veut être celle des (bonnes) chansons car on pense modestement que celles-ci sont plus importantes que ceux qui les écrivent et les chantent. » Discret, investi, modeste et surtout juste passionné…
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