Attention, gros poisson ! En tant que Président du Directoire de la Sacem, un poste auquel il succéda à Jean-Loup Tournier, un homme qui personnifia lui-même l’institution durant de longues années. Enarque (promotion “Guernica”), Bernard Miyet — devenu le premier défenseur des droits d’auteurs des musiciens — est un diplomate de formation, puisqu’il a rejoint très tôt le Quai d’Orsay. En 1981, lorsque la gauche arrive au pouvoir, on le retrouve au cabinet de Georges Fillioud, ministre de la Communication. L’époque était explosive et excitante, avec une flambée des antennes et des fréquences, la libération des ondes, quoi.
En 1983, il devient le Président Directeur Général de la Sofirad — holding qui détenait les participations de l’Etat, avant l’explosion des radios commerciales, dans les stations dites “périphériques” (émettant depuis la périphérie du territoire) telles que RMC ou RTL. Il devient ensuite le conseiller spécial du Président de Schlumberger, Jean Riboud, chargé du projet de création de la chaîne de télévision privée.
Après la radio, la télé et les médias, retour à la diplomatie : Bernard Miyet est Consul général de France à Los Angeles (1986-1989). Il est ensuite Directeur général adjoint des relations culturelles, scientifiques et techniques, chargé de la communication au Ministère des Affaires étrangères (1989-1991), et parallèlement l’organisateur des Assises européennes de l’Audiovisuel à Paris en septembre 1989. Il devient le premier Président du Comité européen des coordonnateurs ” Eureka Audiovisuel “, après avoir été responsable du lancement de ce projet.
Ambassadeur, représentant permanent de la France auprès de l’Office des Nations Unies à Genève (1991-1993), il sera ensuite Ambassadeur itinérant chargé des négociations relatives à “l’exception culturelle” dans le cadre des négociations du GATT.
De 1994 à début 1997, il est Ambassadeur, représentant permanent de la France auprès de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe à Vienne. En 1997, il succède à Kofi Annan au poste de Secrétaire général adjoint de l’Organisation des Nations Unies, chargé du département des opérations de maintien de la paix.
Le 5 octobre 2000, il entre à la Sacem en tant que Vice-président du directoire, puis est élu Président du directoire à compter du 1er février 2001, fonction qu’il exerce aujourd’hui.
Voilà l’homme à qui revient la très délicate, très sensible, très redoutable tâche de choisir avec ses sociétaires les options qui sont les bonnes pour les intérêts des auteurs et compositeurs demain. Un écart de position de la Sacem et c’est toute la filière et sa solidarité qui pourrait s’en trouver secouée. Embrasser l’avenir avec enthousiasme et prudence ; accepter l’innovation, ou maintenir l’existant ? Bernard Myiet prend souvent la parole dans les médias ces temps-ci, et ses prises de position sont autant d’indices…