Claude Samuel – producteur de disques, journaliste, musicographe, organisateur de festivals, homme de radio et de télévision – a été au cours des années 60, 70 et 80 l’un de ces « modernes » si peu nombreux à qui nous devons ce que la vie musicale aujourd’hui a de meilleur. L’œuvre d’une vie, vraiment, qui l’a vu travailler toujours au service de sa passion musicale, en proximité avec les plus grands artistes de son temps – compositeurs comme Messiaen, Boulez ou Xenakis, interprètes tels Rostropovitch et Galina Vischnevskaïa dont il était l’intime.
Avec Maurice Fleuret, dans des voies séparées mais toujours avoisinantes, ils ont été ces rénovateurs libres de la musique dite « classique » – non pas vulgarisateurs grand public ou commis de l’État comme Landowski, mais des réformateurs de l’intérieur, même et surtout quand il ont accédé à des fonctions officielles l’un et l’autre. Ils ont pris la pelle, la truelle et le marteau pour reconstruire le monde de la musique, pour l’ouvrir à de nouveaux publics, pour aérer les salles de concert, pour faire émerger les talents nouveaux ou approfondir notre connaissance des maîtres en activité, ce qui n’est pas le moins utile parfois.
Directeur artistique des disques Véga, où il succède à Lucien Adès, il enregistre la jeune musique. Journaliste à partir de 1958 à Réalités puis à l’Express, au Matin de Paris ou au Point, il la défend et pas seulement. Producteur de radio on lui doit plus de 1000 émissions sur les chaînes publiques et parmi elles par exemple la série qu’il réalisait avec Sylvie de Nussac de 1966 à 1976 pour France Culture, qui pourrait encore aujourd’hui servir d’exemple à tant de baratineurs radiophoniques.
Les années de l’autour 68 et les années 70 voient Claude Samuel au combat sur le front de la musique contemporaine, responsable artistique de tous les festivals français qui comptent à cette époque charnière et qu’on peut regarder aujourd’hui avec quelque nostalgie, enfin. Il est directeur du Festival international d’art contemporain de Royan (1965-1972), des Rencontres internationales d’art contemporain de La Rochelle (1973-1979), du Festival des Arts de Persépolis (1967-1970) ; il participe à la création des Rencontres de musique contemporaine de Metz et du Festival des arts traditionnels de Rennes.
De ce travail il reste des marques fulgurantes, trop nombreuses à citer. Il a, en dehors du classique beaucoup œuvré pour faire connaître les patrimoines musicaux japonais, coréens, birmans, indiens et indonésiens (Festival d’Indonésie en 1982). Mais pourquoi ne pas dire l’extraordinaire excitation qui était celle des adolescents que nous étions à l’écoute des directs du Festival de Royan, qui enchaînaient les créations mondiales ou françaises comme s’il pleuvait. Ou du Festival de La Rochelle, donnant carte blanche à Xenakis qui y livrait créations et conférences lumineuses, installant ses dispositifs sur le port – mais aussi ouvrant les bras à un Andreï Volkonski juste sorti d’URSS, parfaitement inconnu, et qui l’est d’ailleurs encore resté jusqu’à sa disparition récente.
Claude Samuel est aussi créateur de concours de haut niveau et en particulier des Concours de la ville de Paris : Concours Olivier Messiaen, Concours Rostropovitch qui a lieu en ce moment, et qui se trouve aujourd’hui menacé de disparition parce que la Ville de Paris a confié sa culture à un mondain socialiste ou vert, on ne sait plus, qui conseille dans les journaux à Samuel (on croit rêver !) d’aller demander de l’argent à Pierre Bergé… « La Mairie de Paris veut complètement arrêter les concours. La municipalité a engagé beaucoup de nouvelles dépenses culturelles mais a supprimé tout ce qui relève d’une culture peu ou prou classique ». Son Centre Acanthes est aujourd’hui installé à Metz.
Enfin, Claude Samuel a été de 1989 à 1996 Conseiller pour la programmation à Radio France, puis Directeur de la musique du groupe de radios publiques. Une fois encore il n’a pas hésité à bousculer, et défendre ses valeurs de toujours. Homme de radio militant, il a voulu agir concrètement avec l’outil qu’est la radio, une démarche un peu différente à celle qui consiste à vouloir faire de l’audience comme seul but. Ce qui bien sûr n’alla pas sans haines, et sans critiques des immobilistes. Mais il créa en 1991 le Festival Présences, ramenant la musique contemporaine à Radio France, dans une esthétique largement ouverte – et ce Festival existe toujours même s’il file un coton un peu préoccupant.
Claude Samuel a publié :
– Prokofiev (1960, Ed.du Seuil)
– Panorama de l’art musical contemporain (1962, Ed.Gallimard)
– Entretiens avec Olivier Messiaen (1967, Ed.Pierre Belfond)
– Le Grand Macabre de Ligeti (1981. Ed Hubschmid et Bouret)
– Entretiens avec Mstislav Rostropovitch et Galina Vichnewskaïa (1983, Ed.Robert Laffont)
– Musique et couleur, nouveaux entretiens avec Olivier Messiaen (1986, Ed. Pierre Belfond)
– Eclats/Boulez, direction d’un ouvrage collectif (1986, Ed.du Centre Georges Pompidou)
– Permanences d’Olivier Messiaen (1999, Ed Actes Sud)
– Olivier Messiaen-Les couleurs du temps (2000, INA/Radio France)
– Boulez-Eclats 2002 » (2002, Mémoire du Livre)
– Clara S., les secrets d’une passion (2005, Flammarion)
– Olivier Messiaen – Le livre du centenaire (en collaboration avec Anik Lesure – 2008, Ed. Symétrie)
Attention, mon commentaire est vnonotairemelt provocant, mais ne me faite pas dire ce que je n ai pas dit. Il sert uniquement e0 faire refle9chir sur les jugements de valeurs he2tifs que l on peut faire sur autrui.Si j ai bien compris, d apre8s certains d entre vous, lecteurs, on peut se permettre d e9tablir un classement dans le hall of fame, en affirmant que ce classement est ve9ritable et en insunuant que quiconque ne suit pas ce classement est vieux c.. ou quelque qui ne comprend rien e0 rien Mais dans ce cas, que diriez-vous, meame lecteurs, des gens qui se permettent d e9tablir une hie9rarchie entre bon et mauvais frane7ais, bon et mauvais travailleurs, bon et mauvais chre9tiens, ou bon et mauvais ce-que-je-pre9fe8re-et-que-les-autres-devraient-penser-comme-moi-sinon-ce-sont-que-des-mechants-tout-pas-beau-qui-comprennent-rien-a-rien ?Je suis musicien, et avec le temps j ai appris qu il y a a toujours deux manie8res d aborder l e9coute de l oeuvre d un autre musicien.La premie8re, technique, car, qu on le veuille ou non, la musique utilise des techniques et posse8de des re8gles, tout comme la photo, la peinture, ou n importe quel art. On ne peut pas passez e0 cote9, ce sont des re8gles physiques. Il y a forcement un jugement qui concerne l utilisation, ou au contraire, le de9tournement des re8gles de bases pour construire le morceau musical.On peut choisir de penser que la technique est ce qu il y a de plus important (dans ce cas, on relaie Monsieur Kobain au fond du classement ) ou au contraire, on peut penser que la technique n est rien qu une sale manie (et dans ce cas, on me9prise Monsieur Pettrucci)L aspect technique est facile e0 e9valuer, parce que tout le monde utilise les meames bases. Une note qui est joue9 en dehors du tempo est joue9e en dehors du tempo. Ca fait mal, mais on ne peut que le constater.Par contre, pour ce qui est de l appre9ciation du talent , ou de l aspect e9motionnel, personne, je ne dis bien, personne, ne ressentira exactement la meame e9motion que quelqu un d autre e0 l e9coute d un morceau de musique.L e9motion que l on retire de la musique est strictement personnelle.Ce qui implique que toute hie9rarchie base9e sur l e9motionnel ne sera QUE personnelle, et ne vaudra en AUCUN CAS titre de loi universelle(j exage8re, mais e0 en lire certains, on blasphe8me lorsqu on ne classe pas Sardou ou Kurt Cobain d une certaine manie8re)La musique est un art, et chacun doit l appre9cier de manie8re personnelle, et accepter que d autres personnes puissent avoir une autre appre9ciation que la leur.De meame, en e9largissant, chacun personne posse8de des avis et des opinions diffe9rents. Il faut se garder des jugements hatifs qui peuvent conduire aux extreames.Ce n est pas parce que l autre pense diffe9remment qu il est forcement con.Et pour terminer, petite citation des Inconnus United Color of Bande de C Ce n est pas parce qu on est diffe9rent qu on est plus intelligent A me9diter.