Christophe Girard, maire-adjoint à la Culture de la Ville de Paris

Christophe Girard

Directeur de stratégie, producteur de documentaires, viticulteur : tels sont les métiers de Christophe Girard, selon le site officiel de la Ville de Paris, dont il est le remuant maire-adjoint chargé de la Culture depuis 2001, élu d’abord sous étiquette verte et, depuis 2005 sous étiquette socialiste. Mais son parti, dit-il, c’est Bertrand Delanoë.

La stratégie que dirige Christophe Girard, c’est celle du groupe LVMH, l’empire du luxe de Bernard Arnault, qu’il conseille. Pour la vigne, l’homme est natif de Saumur, cela fait sens. Stratégie, toujours ? Girard pourrait tout autant embrasser d’autres projets. Sur son blog, à la date du 22 octobre 2009, il raconte :

« J’ai eu le grand privilège de rencontrer cet après-midi Clint Eastwood sur le tournage de Hereafter, son nouveau thriller, dont une scène est filmée à Paris dans le Restaurant Senderens (place de la Madeleine). Durant notre entretien, Clint Eastwood m’a rappelé qu’il avait été maire pendant deux ans de Carmel, en Californie, et qu’il se souvenait de l’intensité de cette mission.»

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Si vous détestez l’actuelle majorité municipale parisienne, si Bertrand Delanoë vous agace par l’affichage de sa vertu homosexuelle gris-souris, vous avez des chances de détester plus encore Christophe Girard, le flamboyant de la bande : Paris-Plage, Nuit Blanche, Louxor, Gaîté Lyrique, le 104 rue d’Aubervilliers dans les anciennes Pompes Funèbres – c’est lui.

Il est cet homosexuel esthète, centrifugeur culturel obstiné, inventeur de la curieuse action culturelle de la Ville de Paris telle qu’elle se présente aujourd’hui après toutes ces années, qui combine le « hype » le plus chic d’une part – et l’Ensemble Orchestral de Paris qu’on maintient malgré tout d’autre part.

Ce municipalisme éclairé, ce train bien (trop) chargé d’héritages et de missions incontournables, parmi lesquelles on hésite à faire le tri, c’est aussi Christophe Girard, dont on croit percevoir un certain inintérêt pour la culture classique et le patrimoine, pour la réforme nécessaire des vieilleries tiberiennes ou chiraquiennes, au profit d’actions dont on ne critiquera pas nécessairement ni l’idée, ni la réalisation, mais le fait qu’elles sont posées par-dessus – et pas par-dedans.

De fait, c’est d’une sorte de culture hors-sol que Christophe Girard paraîtrait être le chantre. Cela n’implique pas pour autant que les fruits ne soient pas beaux.

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Allons ! Il y a aussi des raisons d’aimer Christophe Girard. Même si ce n’est pas pour la vigueur de sa politique en faveur des conservatoires – on fait toujours la queue pour faire apprendre la musique à ses gamins, à Paris ! Bon sang, mais pourquoi ?

Ou pour son non-soutien à ce qu’il reste des concours de la Ville de Paris.

On trouve son militantisme homosexuel crâne, courageux, et absolument utile, dans sa position.

Parmi les socialistes il est également de ceux, bien rares, qui n’ont pas versé dans la démagogie la plus basse à l’occasion de la Loi Hadopi et bien sûr dans l’ignominieuse campagne lancée contre Frédéric Mitterrand.

Cette liberté de ton et de parole, pour un homme engagé aussi sérieusement dans l’action publique, ne va pas de soi. Il est de ceux qui créent des courants-d’air bien appréciables par moments – n’oublions pas que la culture à Paris pourrait aussi avoir la figure de Patrick Bloche…

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