Matthias Winckelmann, fondateur et directeur du label Enja

Matthias Winckelmann

Etonnante coïncidence… Comme pour son voisin ECM, le premier album du label Enja fut un enregistrement de… Mal Waldron ! Depuis, l’écurie fondée (à Munich aussi, tiens, tiens) par Matthias Winckelmann durant l’été 1971 affiche un profil à part. Une volonté de trouver des «artistes ayant leur propre langage».

A 70 ans, Winckelmann peut être plus que fier d’avoir publié des disques de musiciens aussi éclectiques et charismatiques que Cecil Taylor, Ray Anderson, Abdullah Ibrahim, Malcolm Braff et bien d’autres.
C’est d’abord la scène free qui fascine ce simple amateur de jazz, diplômé en économie et en sociologie, et Horst Weber, l’ami avec lequel il lance cette aventure à l’aube des années 70. Au point qu’Enja devient un peu l’ambassadeur de ce jazz libre sur le territoire européen.
Un label moins monolithique que son voisin ECM et son fameux son. Pour ne jamais passer à côté d’une merveille, Winckelmann se rend alors chaque année plusieurs mois par an à New York.

Durant quatre décennies, cette envie de ne rien manquer demeure une réelle exigence, s’ouvrant rapidement à toutes les formes de jazz. Résultat, la liste des maîtres ayant enregistré au moins une fois pour Enja est plus qu’impressionnante : Cecil Taylor donc mais aussi Eric Dolphy, Elvin Jones, McCoy Tyner, Kenny Barron, Lee Konitz, Tommy Flanagan, Bob Degen, mais aussi, lorgnant vers des saveurs plus world, Rabih Abou-Khalil, Dhafer Youssef, Rosanna & Zelia, Roberto Fonseca ou Renaud Garcia-Fons.

Et ce nom, Enja ? European New Jazz, évidemment…

Photo : © Jean-Baptiste Millot / www.qobuz.com – Reproduction interdite.

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