Jean Rochard, producteur et fondateur des disques nato

Jean Rochard

Producteur depuis l’aube des années 80, Jean Rochard est aussi le père des disques nato. Une aventure née dans le prolongement d’une autre aventure, le Festival de Chantenay-Villedieu…

Un peu de photographie, un peu de musique et beaucoup d’équipement hifi pour les revues spécialisées, les débuts de Rochard sont pluriels avant que qu’il ne devienne membre fondateur de l’association Chantenay Jazz et Images en 1977 qui organisera le Festival de Chantenay-Villedieu jusqu’en 1988.

Cette association présentera d’abord quelques musiciens français majeurs (Jacques Thollot, Michel Portal, Jean-François Jenny-Clark, François Jeanneau, Bernard Lubat, Martial Solal, Jean-Louis Chautemps, Raymond Boni, François Tusques, Jacques Coursil, Tamia, André Jaume…) puis s’ouvrira vite à la scène européenne (Irène Schweizer, Misha Mengelberg, Peter Brötzmann, Pierre Favre, Maarten Altena, Günter Sommer…) et plus particulièrement britannique (Lol Coxhill, Tony Coe, Steve Beresford, John Stevens, Tony Hymas, Christine Jeffries, Evan Parker, Alterations, Mike Cooper…). Elle présentera également de jeunes musiciens français (Louis Sclavis, Jean-Paul Céléa, Annick Nozati, Joëlle Léandre, Michel Doneda, Sylvain Kassap, Emmanuel Bex …) ainsi que de nouveaux musiciens américains comme Arto Lindsay, Elliott Sharp, Bill Frisell, George Lewis ou John Zorn dont ce sera la première française.

C’est lors de ce festival que naîtra nato en 1980, tout d’abord en complicité avec l’ingénieur du son Christian Savouret le temps de cinq disques.

Ces disques nato donneront naissance aux disques Chabada avec le groupe The Melody Four puis à d’autres collections comme Hope Street…
Avec “Sept Tableaux Phoniques Erik Satie”, il inaugure une série de disques à thèmes (collectifs) qui souligneront ses intentions de façons remarquées. Sa rencontre avec Violeta Ferrer accentuera aussi d’autres orientations mettant en valeur la parole, la culture espagnole et les idées libertaires…
Alors qu’il abandonne la photographie en 1982, Jean Rochard crée le bimestriel “Jazz Ensuite” publié par les Editions Fréquences pour lesquelles il était auparavant photographe…

À la demande de Philippe Harry Blachette, il produit quelques émissions pour France Culture. Il produit aussi quelques musiques de films pour Liria Begeja, Tonie Marshall, Jacques Perrin, Mehdi Charef, Jean Marboeuf, Jean-Pierre Sinapi, Judith Abitbol. La cinéaste Pascale Ferran consacre un film de long métrage tourné en Floride à l’enregistrement d’une de ses productions : “Winter Garden” de Sam Rivers et Tony Hymas…

À la demande de “Jazz Magazine”, Jean Rochard retrempe sa plume pour quelques articles sur Doris Day, Keith Jarrett, John Gilmore, Camel Zekri, Jimi Hendrix, Tony Williams ou Frank Butler, quelques notes de pochettes (Pablo Cueco, Jacky Molard, Claude Tchamitchian…), puis écrit pour le journal des “Allumés du Jazz”, association regroupant une quarantaine de producteurs indépendants, dont il est l’un des membres.

Il esquisse à la volée quelques scénarios de bande dessinée pour Cattanéo ou Chantal Montellier. Didier Petit fait appel à lui comme directeur artistique pour quelques productions In Situ, ce qui est également l’occasion d’une rencontre durable avec Denis Colin. À partir de 2000, sans se départir de son indépendance fragile, il produit pour Universal le disque de Michel Portal “Minneapolis” suivi de quelques productions franco-américaines qui donneront naissance à la collection Hope Street.

Avec Sara Remke, il créé en 2003 à Minneapolis, le festival Minnesota sur Seine, lieu de rencontre de musiciens franco-américains.
En 2009, Rochard travaille comme réalisateur pour les projets de Nathan Hanson-Brian Roessler, Didier Petit, Denis Colin et le chanteur Imbert Imbert… Et comme ce parcours à part est celui d’un homme à part, il n’a logiquement toujours pas de téléphone portable en 2011. « De très bons disques ce sont faits sans vous savez », aime-t-il à préciser…

Photo : © Jean-Baptiste Millot / www.qobuz.com – Reproduction interdite.

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