Laurent Rossi, Jive Epic
Ça a le mérite d’être clair, net et précis. « J’ai voulu travailler dans la musique tout d’abord parce que je voulais avoir des disques et des billets de concert gratuits. Ensuite parce que je suis trop fainéant pour exercer un métier qui ne soit pas une passion. » Cette passion, Laurent Rossi la conserve depuis maintenant plusieurs années…
Après un parcours universitaire qu’il qualifie de pour le moins chaotique, passant par le marketing, la publicité, le droit pour finir en sociologie, celui qui est aujourd’hui le Directeur Général de Jive Epic met son premier pied dans l’univers du disque comme stagiaire chez Sony Music. Nous sommes à l’été 1994. Un an plus tard, Delabel (Virgin) lui propose un poste en marketing. Rossi se retrouve ainsi chef de projet pour notamment M, Arno, Assassin et Alliance Ethnik.
Début 1998, il rejoint Thierry Chassagne et l’équipe du tout jeune label V2, encore en qualité de chef de projet. Il s’occupe alors de Passi, Alex Gopher, Etienne de Crécy ou bien encore Bisso Na Bisso.
Un peu moins de deux ans plus tard, à seulement 26 ans, on lui propose la direction marketing du label. Parallèlement, internet le passionne. Au point de rejoindre MZZ.com, l’ambitieux projet de site musical, média et marchand, du groupe Europ@web (Bernard Arnaud Finance), dirigé par l’ex patron d’Island, Hervé Defranoux. Mais à l’été 2001, et à la faveur d’une revente, MZZ.com cesse son activité…
Laurent Rossi rebondit chez Atmosphérique. Il y vivra « une année formidable. » L’été suivant son arrivée, Martin Mills, fondateur de Beggars Group, lui propose de monter la filiale française. A l’époque, le pari semblait osé. Mais, de Beggars Banquet à 4AD en passant par Nation, Mantra ou XL Recordings, les labels constituant Beggars Group ont forgé son goût en matière de musique (Pixies, Colourbox, Prodigy, Saint Etienne…). Difficile pour lui de refuser ce nouveau pari. Cette aventure Beggars Group sera jalonnée de succès critiques et/ou commerciaux des White Stripes, Cat Power, Devendra Banhart, Pixies, Vampire Weekend, The National, Adele, Barbara Carlotti, Radiohead ou bien encore Peaches.
Après six ans de « bonheur indépendant », Rossi décide de relever le nouveau challenge que lui proposent Christophe Lameignière et Stéphane Le Tavernier : prendre la direction du label Jive Epic au sein de Sony Music. C’était il y a quatre ans. Depuis, ceux qui ne n’avaient pas attendu son arrivée pour être des stars le sont encore (Bénabar, Amel Bent, 113, Pascal Obispo, Britney Spears, Alizée, Shakira…), certains qui étaient là avant ont explosé (La Fouine) et les nouveaux venus sont devenus des succès ou sont porteurs d’espoirs comme Camélia Jordana, Birdy Nam Nam, The Bewitched Hands, Archimède, Sexion d’Assaut, Ycare, Nessbeal ou bien encore Mustang…
A l’arrivée, amusant de regarder le beau parcours de Laurent Rossi en repensant à son « je suis trop fainéant pour exercer un métier qui ne soit pas une passion », n’est-ce pas ?
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