Michaël Dian, fondateur du Festival de Chaillol

Michaël Dian

Depuis seize ans, le Festival de Chaillol réunit musique de chambre, du monde, improvisée, d’aujourd’hui et d’ailleurs dans un cadre idyllique, entre Alpes et Provence. Fondateur et directeur de cette manifestation exigeante, osée et belle, Michaël Dian a fait de cet événement un rendez-vous annuel qui interroge un peu plus chaque année sur l’action culturelle en territoire rural de montagne et qui, surtout, envisage la création musicale comme un art de la relation, de la rencontre avec l’Autre. Une démarche intègre, jamais intégriste, indissociable de la personnalité de Michaël Dian qui naquit à Marseille en 1971.

Tôt entré au Conservatoire National de Région, il y suit l’enseignement de Pierre Pradier, puis poursuit son apprentissage auprès de Pierre Barbizet, dont la rencontre fut déterminante dans son orientation musicale. Il achève sa formation musicale au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, dans les classes de Bruno Rigutto pour le piano (Premier Prix à l’unanimité), Bruno Pasquier en musique de chambre (Premier Prix) et Marie-Françoise Bucquet pour la pédagogie (Certificat d’Aptitude aux Fonctions de Professeur de piano). Parallèlement, il a poursuivi ses études en direction d’orchestre auprès de Yves Cohen, Jean-Sébastien Bérau et a suivi, à Paris, les Master-classes du Maestro Sergiu Celibidache dont il garde un souvenir marquant. Dès la sortie du Conservatoire, il occupe un premier poste de professeur de piano à Savigny-le-Temple…

Alors qu’il commence à s’intéresser à la direction d’orchestre, il se voit confier la direction artistique et musicale du Choeur de la Ville de Savigny, puis l’année suivante celle de l’Orchestre de Sénart. À la tête de ces deux formations, Michaël Dian continue de développer une action innovante et se découvre un goût et une appétence pour les responsabilités de directeur artistique et musical…

À l’Opéra Comédie de Montpellier, avec l’Ensemble Choral Universitaire de Montpellier, il assure la création française de « Lost In The Stars » de Kurt Weill. À cette même époque, son activité de pianiste se développe rapidement et l’amène à collaborer avec de nombreux musiciens de renom, du violoniste Renaud Capuçon dont il est un temps le pianiste privilégié, au baryton François Leroux ou aux sopranos Chantal Santon ou Anne-Sophie Schmitt,… Tant comme soliste que comme chambriste, il est invité à se produire dans de prestigieux festivals (Chorégies d’Orange, Festival d’Île de France, Festival de Verbier…) ainsi que sur les ondes (France Musique, RadioSuisse Romande…).

Son intérêt pour la création musicale et sa collaboration de longue date avec le compositeur marseillais Georges Boeuf, dont il a joué une grande partie de l’œuvre pour piano, débouche sur l’enregistrement, pour le Gmem, du « Nocturne pour piano et bande », qu’il donne par la suite dans de nombreux festivals en Europe (Berlin, Gênes, Cagliari…).

Curieux d’approfondir sa connaissance de soi dans son rapport à l’instrument, il s’intéresse, dès sa scolarité au CNSM, à des approches plus globales de l’apprentissage et commence à travailler auprès de Philippe Chamagne, kinésithérapeute reconnu, grand spécialiste des troubles fonctionnels du musicien. Sous sa conduite, il rédige un mémoire inspiré de ce qu’il lui a été transmis «Approche posturale de la pratique instrumentale»…

Michaël Dian est donc LE fondateur du Festival de Chaillol. Avec une équipe de passionnés, entourés de nombreuses volontés bénévoles, il conduit une saison de 48 concerts par an et développe un large réseau de partenariats institutionnels et artistiques sur le plan régional et national. À l’écoute des courants les plus divers de la création musicale contemporaine, il met en œuvre une programmation qui couvre de nombreuses esthétiques, de la musique contemporaine aux musiques improvisées, de la tradition occidentale savante aux traditions populaires du monde. Commandes d’œuvres nouvelles, résidences de création, enregistrement, l’Espace Culturel de Chaillol est aujourd’hui reconnu comme un outil performant, un lieu emblématique du paysage culturel haut-alpin, dont la presse national loue régulièrement la singularité et l’excellence, au service d’un territoire rural de montagne…

Sa trajectoire singulière, les réalisations qui la jalonnent intéressent le Ministère de la Culture, qui l’invite, entre 1998 et 2000 à participer à un comité de réflexion sur la démocratisation culturelle et ses enjeux, sujet qui est au cœur de ses pratiques de musiciens et de chef de projet.

Titulaire de la fonction publique territoriale, Michaël Dian enseigne aujourd’hui au Conservatoire à Rayonnement Départemental du Raincy et consacre une large part de son temps à enseigner, et à imaginer des projets qui conjuguent une passion pour la musique et la création musicale et un goût immodéré pour la transmission et le rapport à l’Autre. Et pour étoffer un peu plus la liste de ses multiples faits d’arme, Michaël Dian parle couramment l’anglais et l’espagnol, et approfondit sa connaissance de l’hébreu !

 

Photo : (c) Jean-Baptiste Millot / www.qobuz.com – Reproduction Interdite

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