Chef d’Orchestre et ancienne directrice générale de la Salle Pleyel.
Les non mélomanes ont sans doute découvert son nom dans l’interminable saga de la Salle Pleyel et ses non moins interminables rebondissements. Et notamment en octobre dernier lorsque le tribunal de commerce de Paris a interdit à la Cité de la Musique de conclure un contrat de concession de Pleyel, dans l’attente d’un jugement sur les conditions du rachat par l’État de la célèbre salle parisienne.
Ce tribunal avait été saisi par Carla Maria Tarditi, en instance de divorce avec Hubert Martigny, propriétaire de Pleyel de 1998 à 2009. Elle contestait en effet les conditions de la vente en 2009 de la salle à l’État, estimant que la somme versée était alors inférieure à la valeur réelle du lieu. Selon elle, Martigny aurait consenti à brader Pleyel pour 60,5 millions d’euros afin de l’écarter de la procédure de divorce. Une somme bien loin de son estimation à elle de 110 millions d’euros…
Mais avant d’être au cœur de ce bras de fer juridique, Carla Maria Tarditi est musicienne. Chef, pour être plus précis ! La baguette, cette Parisienne née de parents italiens l’a professionnellement empoignée dès l’âge de 19 ans, le jour où elle dirigea l’orchestre et le chœur de Radio France dans un programme Mozart.
Son histoire d’amour avec la musique débuta à l’âge de quatre ans, par l’étude du piano. Carla Maria Tarditi jouera par la suite au Théâtre des Champs Élysées, dansera à Pleyel, étudiera au Conservatoire de Paris et à la maitrise de Radio France.
En Italie, elle travaille la direction à l’Accademia Chigiana avec Franco Ferrara, puis Markevitch et Celibidache ! Appréciée de l’organiste et critique Bernard Gavoty alors en charge de la programmation des concerts de Saint Louis des Invalides, cette passionnée d’architecture et de philosophie devient kappellmeister du lieu, travaillant avec Bernstein, Rostropovitch et de nombreux prestigieux autres solistes, durant dix ans.
A 26 ans, elle devient directrice musicale et chef principale de l’Orchestre Symphonique de Cannes, dirigeant une trentaine de programme chaque année. Un accident de la route la coupe dans son élan trois ans plus tard et l’éloigne de la scène pour une longue période… Durant sa convalescence, elle devient directrice musicale de la salle Pleyel en 1998. L’année suivante, Carla Maria Tarditi accepte le poste de directrice générale de la prestigieuse salle parisienne dont l’avenir est aujourd’hui toujours inconnu… Par ailleurs, Carla Maria Tarditi est Chevalier des Arts et Lettres.
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